11.12.17

Concomitance

 Dans ton esprit les termes "avenir" et "emmerdement" — "emmerdements" au pluriel, le plus souvent — sont absolument concomitants. L'un ne peut aller sans l'autre. Aussi, lorsque quelqu'un te demande, d'une voix douceureuse, quels sont tes projets, tu sens monter en toi la rage, cette mauvaise humeur qui se manifeste chaque fois qu'il te faudrait orienter ton regard vers ces putains de lendemains, comme si tu n'avais pas suffisamment de problèmes à résoudre à l'instant même.

8 comments:


  1. Il n'y a pas fondamentalement de racine négative dans un projet et je ne relierai pas nécessairement le projet à l'avenir. Ils n'ont pas la même source, l'un est fertile, il peut même aider à survivre, __ je parle du projet. Quant à l'avenir, c'est un peu plus trouble, qu'une seule représentation fantasmée, idéale ou refoulée, qui effectivement mène au sur place, au mouvement sur soi-même rien qu'en y pensant, ___ la peur ...

    ReplyDelete
  2. Désolé de te contredire, K., l’occurrence 'projet' contient en elle-même l'idée de l'avenir, puisque — sans ouvrir le dictionnaire étymologique — je peux te dire que le préfixe 'pro' renvoie à 'devant' et 'jet' au verbe jeter, donc, jeter devant dans le temps, soit vers l'avenir. D'ailleurs, tu ne parles de projet qu'au futur, même si ce futur peut-être conditionnel et conditionné, n'est-ce pas, K. ? Quant à la crainte de l'avenir, ce sont les statistiques et surtout tes expériences de l'existence qui t'apprennent à comprendre qu'il y beaucoup plus de risques à ce que les choses tournent mal, plutôt que de chances pour les lendemains se mettent à chanter et que, s'ils se mettaient à chanter, ils chanteraient tout comme Johnny Hallyday, c'est-à-dire de façon catastrophique, insupportable !!!

    ReplyDelete
  3. Tu ne me contredis pas, tu expliques ta vision des choses, et je prends volontiers ta définition pour te renvoyer qu'il me semble que l'idée même du projet est une combinaison / conjugaison de sens et de moyens. On ne peut tous approcher ce terme avec la même sensation, cette même " projection " du désir. C'est un exercice, oui, comme la musique. C'est un entrainement que de penser vivre mieux demain. Pour le chant, si tu préfères celui du coq, il te rappellera toujours le lever du jour. Demain est un autre jour et qu'importe ce que je connais pas (encore)

    ReplyDelete
  4. Penser vivre mieux demain, c'est émettre la pensée de l'espoir, de l'espérance en une vie toujours meilleure, c'est la quête du paradis. Il te faudrait tout bien faire aujourd'hui pour mériter d'entrer au nirvana demain. Oui, c'est bien le désir et le manque de ce que tu désires qui te poussent à toujours regarder plus loin, vers l'avenir, et toujours avec une bonne dose d'espoir à portée de la main. Le projet c'est un truc fait pour affronter demain. Malheureusement, le temps que tu passes à faire des projets, c'est du temps que tu rognes sur l'instant et c'est sur l'instant que tu vis vraiment, ni hier, et encore moins demain, K..

    ReplyDelete
  5. Quant au coq... Imagine, K., qu'ici, ils ne supportent même pas le roucoulement d'un pigeon. Un coq ? Le malheureux....

    ReplyDelete
  6. Non, Karine, ne te fais pas d'illusions. Dans ce pays les quadrupèdes humains adorent les braillements incohérents de feu Johnny, mais ne supporteraient pas, une seconde, le chant du coq et encore moins le chant du cygne. Ici, le seul coq qui leur plaît, c'est le coq au vin... Quant au cygne.........

    ReplyDelete
  7. Je ne reflétais que les exemples, pas d'expériences personnelles " au mieux ". Non, pas mieux, mais bien, __ je sais __ la forme d'une constance, essayer. Mais Penser à demain c'est aussi sourire à une image qui nous émeut, comme une ébauche qu'on fait grandir. Ce n'est pas radicalement mordre sur le temps présent mais peut-être une beau condensé de formes. Il n'y a que le cygne solitaire sur la voie de la mort qui chante.

    ReplyDelete
  8. Oui, K., je comprends le fond de ta pensée, celle qui dit de ne pas s'interdire, pour autant, de rêver et de suivre la piste du rêve. Dans ce sens, je partage ton idéal, sachant pourtant que tu n'aimes pas beaucoup la manière dont l'idéal est de nos jours connoté.

    ReplyDelete